Sébastien Lecornu a été de nouveau nommé Premier ministre ce dimanche 12 octobre. Une nomination qui sonne comme une provocation politique alors que le pays traverse une crise démocratique et sociale majeure. Emmanuel Macron s’obstine à maintenir le contrôle de l’exécutif, en reconduisant l’un de ses plus fidèles ministres, figure de la continuité plutôt que du renouveau.
Ce choix n’est pas celui de l’apaisement, mais de l’arrogance. Dans un moment où la société réclame un cap clair et une rupture avec les politiques qui creusent les inégalités, le président répond par la reconduction du même logiciel.
Une déclaration habile, mais un socle déjà fragile
Lors de sa déclaration de politique générale ce mardi 14 octobre, Sébastien Lecornu a annoncé la suspension de la réforme des retraites. Ce geste, présenté comme un tournant, traduit en réalité le désaveu d’Emmanuel Macron, contraint de reculer sous la pression parlementaire et populaire.
Mais il serait illusoire d’y voir une victoire acquise : la suspension pourrait n’être qu’un répit tactique. Le gouvernement garde la possibilité de rétablir le texte via le Sénat ou en commission mixte paritaire. Quant à la fameuse « taxe sur les holdings », elle ne concerne qu’une infime partie du capital des grandes fortunes : 95 % du patrimoine des milliardaires restera hors de portée. Une justice fiscale de façade, rien de plus.
Un budget injuste, toujours au détriment des mêmes
Le projet de budget présenté dans la foulée confirme les priorités inchangées du pouvoir : faire payer toujours les mêmes. Doublement des franchises médicales, fiscalisation des arrêts maladie pour les personnes atteintes d’affections longues, coupes dans les services publics, hausse des impôts indirects : l’austérité sociale continue de s’imposer comme doctrine.
Pendant que les plus précaires voient leur quotidien se dégrader, les grandes fortunes bénéficient d’un bouclier fiscal implicite. Aucune redistribution réelle, aucune réorientation écologique ou sociale n’est à l’ordre du jour.
Voter la censure : un acte de responsabilité démocratique
Face à cette continuité du mépris et de l’entre-soi, je voterai la censure. Refuser la censure, ce serait valider un pouvoir qui s’accapare toutes les institutions, sans écoute ni contrepoids.
Car ce gouvernement, sous des airs de nouveauté, reste peuplé des mêmes visages : anciens conseillers de l’Élysée, fidèles de Jean-Michel Blanquer, secrétaires d’État recyclés. Il s’agit d’une reconduction maquillée en recomposition.
Je refuse cette mascarade politique. Le pays a besoin d’une rupture claire : d’un projet fondé sur la justice sociale, la transition écologique et la rénovation démocratique, pas d’un replâtrage d’un système à bout de souffle.