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Budget 2026 : l’apprentissage en danger

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Nous savons que le sujet de l’insertion des jeunes sur le marché du travail est fondamental. Malgré la précarité dans laquelle vivent déjà beaucoup d’apprentis, le gouvernement serre encore la vis sur l’apprentissage avec des mesures profondément injustes.

Le gouvernement souhaite supprimer l’exonération des cotisations sociales sur les contrats d’apprentissage.

Jusqu’ici, leurs salaires étaient exonérés de charges jusqu’à 78 % du SMIC, puis 50 % pour les nouveaux contrats depuis mars 2025.

À partir du 1er janvier 2026, cette exonération disparaîtrait totalement, entraînant une baisse automatique du salaire net des apprentis.

Concrètement, cela représente une perte de 100€ à 187€ net par mois en moyenne et pouvant aller dans certains cas jusqu’à plus de 400€, en comptant la perte de la prime d’activité.

Cette mesure fragilise encore davantage celles et ceux qui se forment, qui s’engagent dans des entreprises locales et qui travaillent pour construire leur avenir.

Mais cela ne s’arrête pas là.

Le principal coup de frein concerne aussi le financement de la prime d’embauche versée aux employeurs pour chaque recrutement d’un apprenti. En 2026, le gouvernement ne prévoit plus qu’une enveloppe de 2,4 milliards d’euros, soit 1 milliard de moins que le budget 2025, qui avait déjà été réduit par rapport aux années précédentes.

Fixée auparavant à 6 000 €, elle est désormais de 5 000 € pour les entreprises de moins de 250 salariés et de 2 000 € pour celles de 250 salariés et plus. La prime versée pour l’embauche d’un apprenti en situation de handicap reste inchangée à 6 000 €.

Comme si cela ne suffisait pas, les centres de formation d’apprentis (CFA) risquent eux aussi de subir les coupes budgétaires.

D’après le journal Les Echos, le gouvernement envisagerait de réduire de 6 % les financements versés aux CFA, via les « coûts contrats » qui sont les dotations pour frais pédagogiques qui assurent le bon fonctionnement des formations.

Enfin, d’après la Dares (le service statistique du ministère du Travail), 94 900 contrats d’apprentissage ont été signés au premier semestre 2025, soit une baisse de 1,4 % sur un an.

Et la tendance pourrait s’aggraver : selon une note de conjoncture de l’Insee, jusqu’à 65 000 postes d’alternants pourraient disparaître d’ici la fin de l’année.

En fragilisant l’apprentissage, le gouvernement fragilise aussi l’avenir de milliers de jeunes.

Ce système, qui est un levier d’insertion et d’émancipation, mérite d’être soutenu, pas affaibli.

L’apprentissage ouvre la voie à de nombreux métiers essentiels de demain, dans l’habitat durable, la transition écologique ou l’accompagnement à domicile : des emplois utiles, porteurs de sens et non délocalisables.

Il est temps de soutenir pleinement ces jeunes et de valoriser leur avenir.

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