Cette année marque les 10 ans de l’Accord de Paris, un accord historique sur le climat et la biodiversité adopté en 2015. Et dix ans plus tard, il faut reconnaître que le compte n’y est toujours pas.
Placée sous le signe de la lutte contre la déforestation et de la taxation des plus riches et des multinationales, responsables d’une part majeure des émissions, la COP s’est déroulé ces deux dernières semaines à Belem au Brésil.
Elle est organisée aux portes de l’Amazonie, une région aujourd’hui proche du point de bascule, risquant d’aggraver encore plus brutalement la crise climatique.
Malgré cette urgence, les avancées restent insuffisantes. Les trajectoires actuelles nous mènent vers un réchauffement d’environ +2,5 °C, bien loin de la limite de +1,5 °C nécessaire pour préserver un monde vivable.
Et les engagements pris par l’Europe n’ont fait que renforcer cette inquiétude. Alors qu’elle compte parmi les plus grands émetteurs historiques de gaz à effet de serre et qu’elle devrait, à ce titre, montrer l’exemple, l’Union européenne n’a pas été à la hauteur des attentes.
À cela s’ajoute un autre constat préoccupant : cette COP a rassemblé un nombre record de lobbyistes des énergies fossiles, plus de 1 600 parmi les 40 000 participants, soit un inscrit sur vingt-cinq.
Ils étaient plus nombreux que les délégations réunies des dix pays les plus vulnérables au dérèglement climatique. Sans oublier les représentants de l’agro-industrie. Comment pouvons-nous accepter une telle influence alors que l’avenir climatique se joue ici ?
Mais au-delà de cette pression exercée en coulisses, un mouvement tout aussi déterminant s’est affirmé durant cette COP.
Après trois sommets organisés dans des pays autoritaires, celle-ci est placée sous le signe de la liberté d’expression. La société civile, acteur essentiel de ces rendez-vous internationaux, a enfin pu faire entendre sa voix.
Elle s’est mobilisée lors d’un forum alternatif et à travers une grande marche festive organisée à Belém le 15 novembre dernier.
Des milliers d’activistes, des représentants des peuples autochtones et de citoyens du monde entier y ont réclamé une véritable justice climatique et sociale.
En réunissant des revendications venues de tous les horizons, cette COP a mis en évidence que, malgré la distance qui nous sépare de ces négociations souvent vues et mal comprises, les enjeux nous concernent directement.
Parce que nous sommes tous liés par les conséquences du réchauffement climatique.
Des îles du Pacifique à nos petites communes de Dordogne, nous sommes dans le même bateau.
Et nous devons faire de cette lutte une priorité absolue.