La France compte 1,6 million d’associations en 2025, plus de 15 millions de bénévoles dont 5,5 millions s’impliquent chaque semaine : ces femmes, ces hommes, ces retraités, ces jeunes sont la colonne vertébrale du monde associatif.
Si on regarde du côté économique, ce secteur représente 1,9 millions de salariés soit environ 10% de l’emploi privé en France. Il génère un budget cumulé de 124 milliards d’euros : 3,3% du PIB.
Ces structures sont absolument essentielles et encore plus dans nos territoires ruraux : elles permettent de créer du lien social, de rapprocher des publics éloignés, de dynamiser les petites communes, de voir naître des événements, d’avoir des lieux pour se retrouver,… Elles font un travail de service public indispensable.
Malheureusement, le gouvernement avec son budget 2026, n’a pas l’air de prendre la mesure de l’importance de ce secteur. Le budget alloué à la jeunesse et à la vie associative baisse de 26 % : c’est sans précédent.
Alors que ces structures font un travail de prévention, de médiation et d’éducation vital, les budgets sont coupés, les aides se font de plus en plus rares.
N’oublions pas que 9,8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté en France : cela représente 15,4% de la population et c’est un chiffre alarmant.
Depuis plusieurs années, l’État réduit progressivement son soutien financier aux associations : la part des subventions publiques dans leurs budgets est en effet passée de 34 % à 20 % entre 2005 et 2017.
Le Mouvement associatif estime que la diminution des financements met en danger environ 90 000 emplois dans le secteur associatif.
Dans la même lignée, le budget consacré à l’économie sociale et solidaire (ESS) passe de 26,7 millions d’euros à 12,3 millions d’euros, soit une baisse de 54 %.
Rappelons que l’ESS désigne un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale.
En Dordogne et ailleurs, ce sont aussi les pôles territoriaux de coopération économique (PTCE), piliers du développement territorial de l’ESS, qui voient leur budget être coupé de…. 80% par le gouvernement ! C’est une honte.
Cette baisse colossale contraste avec le maintien d’autres dépenses notamment celles allouées aux prestations de cabinets de conseil et de banques d’affaires soutenant le ministère de l’Économie et des Finances. Les priorités du gouvernement sont claires : favoriser toujours les mêmes au détriment de la majorité.
Autre exemple parlant, les subventions aux associations sportives sont coupées alors que l’Etat prévoit d’investir 400 millions d’euros en Savoie pour les Jeux olympiques d’hiver de 2030 et sa neige artificielle. Dans un monde où le dérèglement climatique nous menace tous les jours, il serait temps de mieux évaluer l’allocation des ressources de l’Etat.
Alors que l’Etat les soutient de moins en moins, elles doivent faire de plus en plus.
L’intérêt général ne se décrète pas, il se défend sur le terrain sans cesse. Et c’est ce que font ces millions d’associations tous les jours, sur tous les territoires, auprès de tous les publics.
Je me mobiliserai pour les défendre lors de cette bataille budgétaire.